Il semblerait que la communication du ministère russe de la Défense au sujet des raids aériens menés depuis une base iranienne n’a pas été apprécié à Téhéran.

L’Iran reste un fidèle allié de la Russie, mais préfère la discrétion suite aux récentes déclarations du ministère iranien des Affaires étrangères.

En effet, la semaine dernière le ministère russe de la défense annonçait que les bombardiers Tupolev-22M3 et Soukhoï-34 avaient décollé de la base militaire de Hamadan, située dans le nord-ouest de l’Iran, pour aller frapper des cibles de l’organisation Etat islamique et du Front Fatah Al-Cham (ex-Front Al-Nosra) « dans les provinces d’Alep, de Deir ez-Zor et d’Idlib », permettant de détruire « cinq dépôts d’armes et de munitions, des camps d’entraînement à Deir ez-Zor, Sarakab [Idlib] et Al-Bab [Alep] ». Les avions russes ont également visé « trois centres de commandement » dans les régions de Jafra et Deir ez-Zor, où « un grand nombre de combattants » auraient été tués.

base-hamedanLe chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a précisé que les avions de combat russes avaient « pris part à une opération antiterroriste en Syrie à la demande des autorités légales syriennes et avec le consentement de l’Iran ».

Ces déclarations publiques n’ont pas été apprécié par le ministre de la défense, Hossein Dehghan qui a ouvertement critiqué Moscou lors d’un entretien à la télévision sur la Channel 2 : « Naturellement, les Russes veulent montrer qu’ils sont une superpuissance et un pays influent […] », mais derrière l’annonce des raids à partir de l’Iran, il y a une volonté « de se mettre en avant, sans égard [pour l’Iran] », a-t-il accusé.

Hossein-DehqanLe ministre clarifie l’engagement et les relations avec la Russie : « La Russie a décidé d’utiliser plus d’avions et d’augmenter le nombre de ses missions. Pour cela, elle avait besoin de faire le plein dans une région proche des opérations et c’est pour cela qu’elle a utilisé la base de Nojeh à Hamedan, mais nous ne leur avons certainement pas donné une base militaire ».

« Nous avons collaboré et nous continuerons de collaborer avec la Syrie et la Russie »

Il a toutefois laissé la porte ouverte à d’autres missions russes, en soulignant que cela dépendrait de « la situation dans la région » et nécessiterait une autorisation de la part des autorités iraniennes. En effet, comme la Constitution iranienne interdit tout déploiement de forces étrangères en Iran, l’annonce des raids russes depuis Hamedan a suscité du mécontentement chez certains responsables politiques iraniens. Il est également fort probable que le souvenir de la crise soviéto-iranienne de 1946 ; Staline avait alors refusé de retirer ses troupes d’Iran alors qu’il s’y était engagé, reste encore dans les mémoires.

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