L’armée de l’air peine à former des pilotes de drone
L’armée Française a récemment passé commande de plusieurs drones auprès du constructeur Sagem, comme nous vous l’indiquions dans ce précédent article. Toutefois, outre cette commande conséquente, l’armée avait conclu un achat auprès de l’armée Américaine de plusieurs drones « Reaper ».
Ces derniers ont été livrés en 2014 par l’armée Américaine à la France, et leur utilisation a déjà amplement dépassée les attentes, totalisant en à peine 2 ans pas loin de 6000 heures de vol en opération. Les drones « Reaper » permettent de voler à 450 km/h pendant une durée de 24 heures. De l’aveu même des généraux Français, ces drones sont devenus indispensables dans le théâtre des opérations en cours au Mali afin de combattre les djihadistes.
D’après le général Lanata : « Les capacités ISR [intelligence, surveillance, reconnaissance] sont capitales dans les opérations que nous menons au Sahel, où nous traquons un ennemi fugace qui ne se manifeste que de l’ordre d’une minute par semaine sur un territoire grand comme l’Europe »
De nouvelles livraisons de drones en 2016
D’après l’accord commercial conclu entre la France et les Etats-Unis, une seconde livraison de drone est prévue pour le deuxième semestre 2016 avec à la clé trois nouveaux « Reaper ». L’idée étant d’avoir d’ici 2019 une flotte de 12 drones incluant des « Reaper » mais aussi des « Reaper Block 5 » qui peuvent être armés.
Le principal problème que rencontre maintenant l’armée Française est la formation des pilotes à l’utilisation des drones. En effet l’armée Américaine impose un stage de 5 mois sur la base d’Holloman au Nouveau-Mexique. Pour l’heure 13 équipages ont été formés ou sont en passe d’être apte à piloter ces drones, toutefois l’armée Française souhaiterait que Washington accélère ces formations sachant que cette dernière est en retard, sur 300 équipages Américains prévus pour piloter les drones, seul 180 ont été formé, sans parler des autres clients du « Reaper » Européen toujours en attente de formation.
Autre problème entre l’armée Française et Américaine, la formation et le centre de pilotage ne sont pour l’heure possible qu’aux Etats-Unis, il est impossible pour le moment d’installer une base de pilotage en France, imposant ainsi aux militaires Français d’être déployé à l’étranger.
Armer les drones le plus rapidement possible
Pour finir, l’autre sujet brûlant pour l’armée Française est le fait d’armer les drones en mission. D’après les responsables de l’Etat major Français « on y viendra » , l’intérêt militaire est, au yeux de l’armée, évident. il serait d’autant plus cohérent de leur faire porter des bombes ou des missiles qu’ils permettent déjà en l’état de désigner une cible pour les bombardiers, parce qu’il raccourcit les délais entre la détection d’un objectif et une frappe.
Bref, l’armée de l’air Française a donc pas mal de négociation et de réflexion a faire sur le futur des drones militaires, éléments indispensable à la protection de nos troupes au sol mais aussi à la reconnaissance des territoires ennemis.