Varsovie ne veut pas se brouiller avec la France pour une « poignée d’hélicoptères »
Cela fait quelques semaines que le torchon brûle entre Paris et Varsovie, en cause l’annulation de la vente d’hélicoptère décidé abruptement par la Pologne. Un contrat dont nous avions déjà évoqué le sujet il y a quelques temps maintenant sur notre blog. En effet le ministre de la Défense Jean-Yves le Drian ne décolère pas face aux autorités Polonaises, déclarant lors d’une audition auprès des députés de la commission des affaires étrangères le 11 octobre dernier :
« Un accord, lorsqu’il est conclu, n’engage pas que le ministre ou le gouvernement qui le signe, mais l’État. Or, l’accord en question a été dénoncé de manière stupéfiante et sans qu’aucun argument valable ne soit formulé. La question des offsets, ou mesures compensatoires, a été soulevée, mais il nous était demandé de payer des compensations sur la fiscalité, dont il fallait aussi s’acquitter par ailleurs – autrement dit, de payer deux fois. De surcroît, c’est la partie polonaise qui a rompu. Ce comportement est extrêmement inamical ».
Monsieur Le Drian a remis le couvercle le 02 Novembre dernier lors de l’examen des crédits de la mission Défense pour 2017 en indiquant : « Avec la Pologne, on est vraiment très fâchés parce que ce n’est pas des méthodes […] c’est une mauvaise manière de procéder ».
Varsovie tente de rassurer les Français
C’est avec ces déclarations du ministre de la Défense Le Drian que les autorités Polonaises ont décidé d’évoquer le sujet publiquement. Ainsi le ministre polonais des Affaires étrangères, Witold Waszczykowski a tenté de calmer la brouille et de relativiser le point de discorde entre la France et la Pologne.
Le ministre Waszczykowski a donc indiqué lors d’une conférence de presse : »on ne va pas se fâcher pour une poignée d’hélicoptères » et d’appuyer sur les différents aspects qui lient les deux pays. Le ministre a ainsi indiqué que l’amitié Franco-Polonaise était de longue date et qu’aucun accord financier ne viendrait entacher cette longue amitié tout en ajoutant que les investissements de la France en Pologne représentaient près de 20 milliards d’euros.
En guise de conclusion, le ministre Waszczykowski a tenu à indiquer :« Si un Polonais sort son téléphone portable, il a de bonnes chances d’utiliser un réseau appartenant à une société française (Orange par exemple), s’il va à l’hôtel, il tombe souvent sur une chaîne française, s’il va à la banque, c’est la même chose et s’il va au supermarché, ce sera très souvent un magasin français ». Gageons que cette tentative d’apaisement parvienne aux oreilles du ministre de la défense Le Drian !