L’Europe de la défense : un sujet qui revient sur le devant de la scène et dont la France serait une grande bénéficiaire.

Ce matin, lors d’un colloque sur l’Europe à Paris auquel participait le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et  le premier ministre Manuel Valls, ce dernier a prévenu :

L’armée française ne pourra pas être éternellement l’armée européenne

La France demande depuis longue date davantage de soutien militaire européen pour ses interventions au Sahel et au Proche-Orient, et semble enfin trouver un écho favorable puisque le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a déclaré ce matin :

On ne peut pas laisser à la seule France le devoir de sauver l’honneur

Pour rappel, le traité de Maastricht précise bien que la PESC (la politique de sécurité et de défense commune) ne deviendra une politique de défense commune que « lorsque le Conseil en décidera ainsi », ce qui n’est pas le cas pour l’instant. Autrement dit, la PESD (la politique étrangère et de sécurité commune) n’est pas l’instrument d’une politique de défense commune au sens classique du terme, protection des territoires et des intérêts vitaux de ses membres, mais une politique visant à gérer les crises hors de l’Union et, ainsi, à apporter au monde les éléments stabilisateurs contenu dans le projet européen.

Même si le 30 novembre 2011, le Conseil des ministres a approuvé onze projets communs de mutualisation et de partage des forces de défense cela ne suffit pas. Ils concernent uniquement le ravitaillement des appareils en vol, le renseignement et la reconnaissance, l’entraînement, la surveillance maritime et les hôpitaux de campagne. Selon la directrice de l’Agence européenne de défense Claude-France Arnould, ces accords résultent à la fois d’une volonté politique de coopération de la part des États membres et de contraintes budgétaires qui les incitent à mutualiser les dépenses.

La mutualisation et la coopération sont des voies réalistes en matière de développement capacitaire. « Nous sommes dans l’obligation de mutualiser, de partager, de trouver des points de cohérence si nous voulons conserver notre crédibilité, éviter un déclassement stratégique et rester capables d’assurer la sécurité de notre continent et de nos ressortissants« , a déclaré Laurent Fabius le 11 juillet 2013 à l’Assemblée nationale.

Suite au brexit cet été, on pensait que le résultat du référendum britannique avait totalement douché les espoirs de ceux qui militent pour un renforcement des liens entre pays membres de l’UE dans le domaine de la défense. Pourtant souvenez-vous, le Royaume-Uni et la France avaient commencé à montré le chemin en renforçant leur coopération en matière militaire par deux traités signés à Londres en 2010.

Néanmoins, le brexit semble avoir produit l’effet inverse car certains « verrous » pourraient même sauter, et de nouvelles idées sont apparues, comme celle d’un fonds européen de défense et de sécurité, ou encore de la création à Bruxelles d’un quartier général européen, un projet auquel Londres s’était toujours opposé, pour ne pas créer de « doublon » avec l’Otan, sous domination américaine, mais qui pour quasiment tous les pays européens reste la seule alliance militaire réellement crédible pour la protection de l’Europe continentale.

La France souhaite rétablir un équilibre budgétaire avec l’Allemange

En effet, Thierry Breton (ancien ministre des Finances) proposait cet été de créer un « fonds européen de sécurité et de défense ». Avec un tel programme, l’endettement de la France s’en trouverait davantage diminué que l’endettement allemand.

Pour Thierry Breton, lancer un tel fonds permettrait de faire coup double : consolider l’euro, remettre la défense et la sécurité au coeur du projet européen. En somme l’Europe devrait enfin se montrer à la hauteur des responsabilités que son histoire et ses valeurs lui imposent, et rapidement.

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