Avec la sortie de la Grande Bretagne de l’Union Européenne, l’Europe de la défense pourrait reprendre son intégration
Le Royaume-uni a voté il y a maintenant quelques semaines et le peuple a exprimé son souhait de sortir de l’Union Européenne. Une décision historique qui ne sera pas sans conséquence que ce soit économiquement, socialement, ou encore politiquement.
Mais un autre débat va très certainement refaire surface, celui de l’Europe de la Défense. Un projet qui, avec l’adhésion du Royaume-uni à l’Europe était régulièrement torpillé, Londres ne souhaitant pas confier une partie de sa souveraineté militaire à l’Europe.
Le Royaume-Uni sorti de l’Europe, les chancelleries Européennes commencent à s’activer et à reprendre le sujet en main. Même si le « Brexit » ne remettra pas en cause les accords Franco-Britannique dits de « Lancaster », signés en 2010, la conséquence de la sortie des Britanniques va donc renforcer considérablement le rôle de la France au sein de l’Union Européenne.
En effet Paris est dorénavant le seul pays d’Europe à disposer d’un siège permanent au sein du conseil de sécurité de l’ONU, et le gouvernement Français est très certainement le seul pays Européen (hors Royaume-Uni) à disposer d’une armée capable de se déployer hors de ses frontières de manière significative.
Ainsi, le président Hollande a indiqué, lors de son interview à l’occasion de son discours prononcé lors de la réception en l’honneur des armées le 13 Juillet dernier, que ce « Brexit » était « une situation nouvelle » et que la France doit « aussi en tirer une conclusion et appeler à une initiative en matière de défense européenne ».
Une Europe plus soudée militairement pour contrer le terrorisme
Toujours d’après le président Hollande, cette situation nouvelle offrira la possibilité aux Européens : « de faciliter les engagements de l’Union européenne à l’extérieur de ses frontières, de renforcer la sécurité chez nos partenaires et nos voisins, de travailler ensemble à des capacités de réponse et également à conjurer les menaces contre nous à travers le terrorisme ».
Pour le président Hollande : « il y aura, à l’initiative de la France, une proposition pour renforcer l’Europe de la défense », le président qui compte également sur l’aide de « nos amis Allemands qui y sont prêts » ce qui permettra aux deux pays de « pouvoir donc porter ensemble, et avec d’autres, cette initiative ».
C’est à peu près le même son de cloche qui émane de Berlin ou l’on souhaite « profiter » de ce « Brexit » pour relancer l’Europe de la Défense; Berlin indique par ailleurs que Londres avait régulièrement paralysé l’Europe de la Défense, d’après Ursula von der Leyen ministre de la défense Allemande : « Nous avons longtemps pris des précautions à l’égard du Royaume-Uni […] le temps était venu d’avancer sur cette question ».