Le « contrat du siècle » vient d’être signé entre la France et l’Australie, 50 ans de coopération à venir

C’est un contrat qui va clairement faire un bien fou à l’industrie navale Française, un mégacontrat que nous avions déjà évoqué sur ce blog il y a quelques mois maintenant. Ce contrat que le ministre Le Drian a parfaitement mené de bout en bout porte sur l’acquisition de la part de la marine Australienne de 12 sous-marins de type « Barracuda » afin de remplacer son actuelle flotte de sous-marins « Collins » qui doivent prendre leur retraite d’ici une dizaine d’année. Pour l’heure ce « contrat du siècle » comme l’annonce la France est estimé à environ 34 milliards d’euros et dont l’Australie a pour l’heure versé une centaine de millions d’euros afin de payer les pré études de conception.

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La signature définitive du contrat entre l’Australie et la France.

Du côté des ingénieurs Français il aura fallu pas loin de 5 ans pour boucler le design détaillé du nouveau « Shortfin Barracuda » ainsi que pour mettre à niveau les installations navales d’Adélaïde, où les sous-marins seront produits. Le premier sous-marins sera lancé à partir de 2022, puis les livraisons s’étaleront entre 2026 et 2040, les garanties de maintenance s’étaleront quant à elle pendant plus de 20 ans après la livraison des sous-marins.

Un renforcement des relations entre l’Australie et la France

Une telle aventure industrielle n’aurait pu voir le jour sans l’aide des Etats. Ainsi L’accord intergouvernemental fixe le cadre juridique du contrat :

  • Assistance apportée par la Direction générale de l’armement
  • Garanties de livraison
  • Echanges de formation entre les marines des deux pays
  • Coopération stratégique
  • Fixation des règles en matière de propriété intellectuelle

Ce dernier point est particulièrement important pour la France, fixer les règles en matière de propriété intellectuelle impose par exemple à l’Australie de demander l’aval à la France si elle souhaitait revendre à un pays tiers un savoir-faire de DCNS. L’entourage du ministre de la Défense indique : « L’accord intergouvernemental est valable jusqu’au retrait de services du dernier sous-marin livré, c’est donc bien un mariage pour plus de cinquante ans ». 

Des retombées économiques pour les deux pays

Autre point qui fut crucial lors des négociations avec l’Australie était la création d’emplois et un renforcement de la formation entre la France et l’Australie. Ainsi DCNS va prochainement inaugurer de nouveaux bureaux à Adélaïde pendant que le chantier de Cherbourg va se préparer à accueillir une cinquantaine de familles Australiennes, bbientôt rejointe par des Américains, le système d’armement ayant été attribué à l’Américain Lockheed Martin.

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Le ministre australien de la Défense, Christopher Pyne (à gauche), à Cherbourg avec le PDG de DCNS, Hervé Guillou.

A partir de février 2017, deux nouvelles écoles Françaises vont ouvrir leurs portes à Adélaïde tandis qu’à Cherbourg le lycée maritime s’appelle désormais Le Fevre High School. « A terme, il y aura sans doute plus de 1.000 emplois chez DCNS Australia pour superviser la construction des sous-marins » indique Hervé Guillou le PDG de DCNS.

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Un sous-marin de type « Barracuda »

« Avant de démarrer la construction, il faut construire les bureaux d’études sécurisés pour le projet en France et en Australie, faire les plans et réaliser le futur chantier naval d’Adélaïde, établir les centres d’essai des moteurs et des logiciels, qualifier la chaîne des fournisseurs ». De nombreuses entreprises issues du tissu industriel Français seraient déjà prête à se qualifier pour faire partie de ce projet, Sagem à Schneider, en passant par Thales sont déjà prêts.

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